Cette thèse observe la scène contemporaine sous le prisme de l’imaginaire néolibéral. Par néolibéralisme nous entendons l’application du modèle entrepreneurial à tous les champs de l’existence, l’effacement de toute alternative, la rationalisation des comportements individuels. À l’exception d’une pièce, le corpus ne comporte pas d’œuvre qui mette en scène explicitement cette référence. Plutôt que la thématisation ou l’illustration de l’imaginaire néolibéral, ce sont les différentes modalités d’incarnation et de présence que nous étudions, à partir des formes, des récits, des intensités et des discours à l’œuvre dans ces théâtralités. Notre démarche vise à rendre compte de la complexité des rapports qu’entretiennent ces œuvres à leur époque : comment elles la réaffirment, l’interrogent, l’éclairent, s’y opposent ou tentent de s’y dérober. L’enjeu est de repérer des ambivalences, des contradictions, des tensions ; d’identifier les affects que cet imaginaire mobilise, valorise ou produit ; en évitant aussi de recourir à des interprétations figées ou qui systématiseraient nos modalités de lecture. Le corpus se compose de spectacles de Rodrigo García, Vincent Macaigne, Julien Gosselin, Gisèle Vienne, Cyril Teste, Théo Mercier que nous analysons à l’aide d’outils et de méthodologies empruntés aux sciences sociales, aux sciences politiques et à la philosophie. Dans une perspective pluridisciplinaire, nous interrogeons la pertinence de ce socle théorique pour une compréhension renouvelée de certains enjeux esthétiques et critiques de la scène contemporaine.
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