Isabelle Moreau, est enseignante chercheuse à l'ENS de Lyon. Elle est membre du laboratoire Ihrim.
Fabrique du scandale et rivalités mémorielles en France et en Europe (1550-1697)
Blandine PERONA, Isabelle MOREAU, Enrica ZANIN (dir.)
coll. « S@voirs humanistes 2 »
Pessac, Presses universitaires de Bordeaux
janvier 2022, 208 p.
En 1550, la notion théologique de « scandale » est mise en avant par le traité Des scandales de Calvin. Le réformateur invite ses coreligionnaires à ne pas avoir peur du scandale, à ne pas se préoccuper de la fama. Le présent ouvrage montre, à travers l’étude de cette notion, combien les conflits confessionnels de cette époque sont en effet une bataille de réputation et deviennent même une bataille de la mémoire, non sans conséquence sur l’écriture de l’histoire. Réformés et catholiques essaient d’imposer leur récit. Le scandale est une arme polémique essentielle dans les deux camps, au centre d’une guerre de libelles qui fait advenir un « espace public » déchiré. À une fabrique théologique du scandale, succède alors une fabrique juridique du scandale qui permet progressivement au pouvoir monarchique de reprendre la maîtrise de cet espace public. Ce livre analyse ainsi la genèse du scandale dans son sens moderne, à savoir un événement construit par un récit « médiatique » et instrumentalisé politiquement qui met en crise les normes et valeurs fondamentales d’une société, parce qu’il rend compte d’actes ou de propos qui les transgressent.t hommage à Gabriel Monnet, s’intéressent au spectacle Gulliver, le dernier voyage, de Madeleine Louarn et Jean-François Auguste, et reviennent sur la publication récente d’un ouvrage de Nathalie Cau sur le théâtre dans les camps de personnes déplacées juives (1945-1952).
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