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Actualité de l'ENS de Lyon

Le Puma, The Mountain Lion

Le Puma
Publication
 

Julien Nègre est maître de conférences en études nord-américaines et membre du laboratoire IHRIM.



Le Puma, de l'autrice américaine Jean Stafford traduit de l’anglais (États-Unis) par Julien Nègre (ENS de Lyon, IUF, IHRIM)

Titre original : The Montain Lion (1947)
Éditions Beau Dommage.

Molly et Ralph grandissent dans une famille bourgeoise de la banlieue de Los Angeles. Les enfants sont chétifs et maladroits, et tout les oppose à leur mère et leurs sœurs aînées, toujours à l’aise en société et respectueuses des convenances. Leur grand-père, lui, vit dans un ranch du Missouri et, lors de sa visite annuelle, il leur offre un aperçu de sa vie brute et rustique. Les temps changent, et les deux cadets ont l’occasion de s’initier à cette existence au contact de la nature dans le ranch de leur oncle, au milieu des montagnes du Colorado. Alors que tous deux sortent de l’enfance, bien malgré eux, leurs identités s’affirment. Dans ce monde sauvage et plein de dangers, leurs pensées les plus secrètes trouvent peu à peu un cruel écho.

Publié en 1947, Le Puma est resté longtemps caché à la vue des lecteurs. Peu de romans américains explorent pourtant avec autant d’originalité les eaux troubles de la fin de l’enfance. La force de ce joyau sombre aux accents autobiographiques prononcés tient d’abord à la langue de Jean Stafford. Elle semble merveilleusement simple, mais chacune de ses phrases recèle en fait une force singulière qui restitue l’ambiguïté et les douleurs intimes de ses personnages, en évitant tout sentimentalisme. C’est que Stafford a le sens du grotesque, à l’image de son alter ego, la petite Molly. À regarder vivre ces personnages étranges et si convaincants, on devine que l’âge adulte et le grand Ouest, malgré leurs promesses, n’offrent peut-être aucune liberté à laquelle aspirer : ils obligent seulement à lutter avec la nature. Si le constat est impitoyable, le sens de l’image, l’atmosphère et l’art du récit enchantent longtemps après les dernières pages. Des pages majestueuses et dévastatrices, comme l’animal qui donne son nom au roman.

Jean Stafford (1915-1979) était une romancière et nouvelliste américaine. Ses œuvres ont paru entre autres dans The New Yorker. En 1970, elle a remporté le prix Pulitzer de la fiction pour The Collected Stories of Jean Stafford.

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