Le virus T lymphotrope humain de type (HTLV-1) est l’agent étiologique de deux principales pathologies : la leucémie/lymphome à cellules T de l’adulte (ATLL) et la paraparésie spastique tropicale/myélopathie associée à HTLV-1 (HAM-TSP). Ces deux maladies sont caractérisées par des phénotypes immunitaires opposés, puisque l’ATLL est associé à une immunosuppression et l’HAM-TSP à une réponse pro-inflammatoire. Les mécanismes qui déterminent l’évolution de l’infection chronique vers l’une ou l’autre de ces maladies sont peu connus. L’IFN-I a une fonction ambiguë dans l’organisme. Si cette cytokine contribue à la réponse immunitaire précoce, elle est également associée au développement de pathogenèses pour des infections virales persistantes. Les cellules dendritiques plasmacytoïdes (pDCs) ont la particularité de produire de grandes quantités d’IFN-I après la reconnaissance de cellules infectées par des virus. Nous avons montré que ceci était également vrai pour HTLV-1, puisque le contact entre une cellule infectée par HTLV-1 et la pDC est nécessaire à la production
d’IFN-I. Cette production est induite par la particularité d’HTLV-1 à s’accumuler en surface des cellules infectées. En utilisant différentes lignées de cellules infectées par HTLV, nous avons montré que la nature de la matrice extracellulaire dans laquelle est accumulée le virus régule la réponse IFN-I par les pDCs. La présence de l’antigène Galβ(1-3)GalNAc désialylé à la surface des cellules infectées contribue à réduire la réponse IFN-I. Nous avons enfin montré que la fréquence des pDCs dans le sang et leur capacité à répondre à un stimulus est similaire chez des patients HAM-TSP et des porteurs asymptomatiques. Ces résultats contrastent avec des études antérieures qui montrent une diminution de la fréquence et de la fonctionnalité des pDCs chez les patients ATLL. Le nombre et la fonction des pDCs pourrait ainsi contribuer à l’orientation de la pathogenèse vers l’ATLL ou l’HAM-TSP.
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