La maternité n’arrive pas uniquement avec le bonheur, notamment quand il s’agit des migrantes. Par rapport aux serveuses dans les restaurants chinois, aux prostituées à Belleville, et à l’ouvrière dans les ateliers clandestins, les migrantes chinoises sont rarement représentées en tant que mère, et leur vie maternelle demeure encore un sujet peu étudié. Comment devenir une bonne mère en France, c’est la question pour les femmes chinoises en France, mais aussi le départ de ma thèse. Pénétrées dans une culture où la maternité est structurée par les politiques démographiques en Chine, la médecine traditionnelle chinoise et les normes chinoises du genre, de la famille et de la santé, les migrantes chinoises éprouvent des douleurs et des souffrances lors de leur maternité en France. Ainsi, cette thèse vise à illustrer les efforts lourds mais invisibles des femmes chinoises en France. Pour y parvenir, trois genres de travail ont mobilisés pour y parvenir : d’abord rendre visible la douleur et la souffrance subies par les femmes chinoises pendant la période reproductive, puis comprendre leurs explications et interprétations sur ces expériences, enfin analyser leurs stratégies d’agir. En explorant une maternité heureuse mais aussi souffrante, cette thèse s’efforce de montrer que la douleur, dite un fait physique et médical, peut être construite et interprétée par le genre, la race et aussi la classe sociale. De plus, la souffrance, considérée comme un fait émotionnel et psychologique, peut être provoquée par des explications sociales et culturelles de la douleur.
Gratuit
Disciplines