Les villages du district de Repkong, en Amdo (nord-est tibétain), forment un tissu social complexe, organisé en douze subdivisions et marqué par des conflits de voisinage de nature territoriale. Ces villages comportent une forte présence démographique de tantristes (ngakpa), religieux bouddhistes non monastiques spécialisés dans de puissants rituels tantriques. Ces religieux maîtres de maison se réunissent dans des temples à l’occasion de rituels collectifs annuels. De l’échelle locale, villageoise, à celle du district entier, se tiennent ainsi des rassemblements rituels, regroupant des centaines de tantristes pour les plus grands et rendus possibles notamment par le soutien matériel des diverses communautés villageoises concernées. Certains grands rassemblements sont associés à des collectivités de tantristes supra-locales dotées d’un nom, dont la plus grande et inclusive (à la définition disputée) est célèbre à travers l’Amdo. Cette situation appelle une analyse des rapports entre rituels collectifs et les collectivités associées qui prolonge les travaux antérieurs qui ont commencé à compliquer le lien entre rituel et collectivité dans la tradition d’analyse durkheimienne.
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Arnaud Nanta
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