Jusqu’à l’annexion de leurs territoires par le Japon et la Russie, suivie de leur assimilation forcée au cours du 19e siècle, les Aïnous, autochtones des îles de Hokkaidō, de Sakhaline et des Kouriles, pratiquaient une langue, des rites et des coutumes propres, distincts de ceux de leurs voisins d’Asie orientale septentrionale. Bien que dépourvue d’un système d’écriture propre, cette population possédait une riche tradition orale, qui demeure notre seule porte d’entrée vers leur point de vue sur leur société et leur temps. Une analyse de ces récits permet de révéler le caractère complexe, varié, et parfois inextricable des relations interethniques en situation coloniale, qui est souvent passé sous silence dans les sources japonaises institutionnelles. Une étude cette tradition orale permettra d’apporter un éclairage inédit sur les rapports entre Aïnous et Japonais, tour à tour considérés comme de bons (pirka), ou de mauvais (wen) voisins (shisam).
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