Outils

Agenda de l'ENS de Lyon

La République comme technocratie religieuse au cours du premier XIXe siècle : Le savoir et le sacré des rangs du saint-simonisme au premier ministère de l’instruction publique et des cultes de la Deuxième République

Date
mar 26 sep 2023
Horaires

14h

Lieu(x)

D2-034

Intervenant(s)

M. Quentin SCHWANCK du laboratoire TRIANGLE, sous la direction de M. Ludovic FROBERT

Organisateur(s)
Langue(s) des interventions
Description générale

Il s’agit dans cette thèse de mettre en lumière la diffusion d’un ensemble de conceptions technocratiques issues du saint-simonisme dans le mouvement républicain français au cours du premier XIXe siècle. Dans cette optique, nous étudions l’itinéraire intellectuel et partisan du triumvirat constitué par Jean Reynaud, Hippolyte Carnot et Édouard Charton, dissidents saint-simoniens qui, en 1848, dirigent collégialement le premier Ministère de l’instruction publique et des cultes de la Deuxième République, et mettent en place la toute première « école d’administration » de l’histoire républicaine française.

Nous étudions dans un premier temps la pensée de Saint-Simon lui-même, pour préciser comment elle peut, dans une certaine lecture, faire émerger les conditions de possibilité idéologique d’une pensée politique technocratique, qui se déploie véritablement au sein du « premier saint-simonisme » où se rencontrent et se forment intellectuellement les membres du triumvirat. Ceux-ci réinvestissent ces thèmes technocratiques dans l’Encyclopédie nouvelle de Jean Reynaud (corpus qui aspire à constituer le manifeste idéologique du jeune parti républicain dès 1833) où les humains sont hiérarchisés, ontologiquement et politiquement, par rapport à leurs « capacités », et où science et religion sont appelés à converger au sommet de l’État.

Usant du registre discursif qui caractérise la « religiosité quarante-huitarde » pour théoriser une pensée républicaine singulière, le triumvirat envisage de réformer la société par l’action d’une caste administrative non soumise à l’élection et légitimée par sa « capacité scientifique ». C’est ce projet, tout à la fois progressiste et paternaliste, qui est initié par la mise en place de la toute première école d’administration, laquelle ne cherche pas seulement à former des techniciens, mais surtout des « esprits universels » capables d’administrer l’ensemble des activités humaines dans le cadre d’une nouvelle Weltanschauung.

Il s’agit dans cette thèse de mettre en lumière la diffusion d’un ensemble de conceptions technocratiques issues du saint-simonisme dans le mouvement républicain français au cours du premier XIXe siècle. Dans cette optique, nous étudions l’itinéraire intellectuel et partisan du triumvirat constitué par Jean Reynaud, Hippolyte Carnot et Édouard Charton, dissidents saint-simoniens qui, en 1848, dirigent collégialement le premier Ministère de l’instruction publique et des cultes de la Deuxième République, et mettent en place la toute première « école d’administration » de l’histoire républicaine française.

Nous étudions dans un premier temps la pensée de Saint-Simon lui-même, pour préciser comment elle peut, dans une certaine lecture, faire émerger les conditions de possibilité idéologique d’une pensée politique technocratique, qui se déploie véritablement au sein du « premier saint-simonisme » où se rencontrent et se forment intellectuellement les membres du triumvirat. Ceux-ci réinvestissent ces thèmes technocratiques dans l’Encyclopédie nouvelle de Jean Reynaud (corpus qui aspire à constituer le manifeste idéologique du jeune parti républicain dès 1833) où les humains sont hiérarchisés, ontologiquement et politiquement, par rapport à leurs « capacités », et où science et religion sont appelés à converger au sommet de l’État.

Usant du registre discursif qui caractérise la « religiosité quarante-huitarde » pour théoriser une pensée républicaine singulière, le triumvirat envisage de réformer la société par l’action d’une caste administrative non soumise à l’élection et légitimée par sa « capacité scientifique ». C’est ce projet, tout à la fois progressiste et paternaliste, qui est initié par la mise en place de la toute première école d’administration, laquelle ne cherche pas seulement à former des techniciens, mais surtout des « esprits universels » capables d’administrer l’ensemble des activités humaines dans le cadre d’une nouvelle Weltanschauung.

Gratuit

Mots clés

Disciplines