Mon parcours scientifique s’est fait autour de la question de l’acquisition des formes au cours du développement et de leur évolution. Après une thèse consacrée au contrôle de la croissance des organes chez la drosophile, j’ai travaillé comme chercheur post-doctoral puis CNRS dans l’équipe de V. Laudet (IGFL) sur l’évolution et au développement des appendices ectodermiques. En m’associant avec Marie Sémon pour former un groupe indépendant au LBMC, j’ai poursuivi mes recherches sur le développement et l’évolution des dents.
Nous avons développé l’outil transcriptomique comparative pour l’evo-devo et montré qu’il permet d’identifier des différences développementales entre deux organes en développement, comme la molaire inférieure/supérieure de souris, ou encore entre deux stades proches. Les transcriptomes révèlent aussi un degré insoupçonné de régionalisation bucco-linguale du germe de molaire, suggérant un scénario pour l’évolution des molaires chez les mammifères. Enfin, ils montrent un degré de divergence inattendu du programme de développement des molaires inférieures entre souris et hamster, probablement induite par la nécessité d’ajuster en permanence le programme des molaires inférieures et supérieures, du fait qu’elles partagent très largement le même réseau génétique. Par ailleurs, en partant de la dynamique de régulation du gène Edar, nous proposons un modèle mathématique du développement séquentiel des molaires.
Enfin, une comparaison quantitative du développement de souches de souris à molaire courte/longue nous permet d’illustrer les mécanismes développementaux qui sous-tendent une ligne de moindre résistance à l’évolution dans les populations de souris.
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